Bonjour Franck
Malgré la longueur de ma réponse, je te demande de la lire jusqu'au bout. Je te prie, de même, de prendre ton temps, pour en peser tous les termes. Ainsi, personne ne pourra dire que nous n'avons pas tout fait pour nous comprendre sereinement, et pour maintenir notre amitié.
Manifestement, cher Franck, tu confonds les compliments objectifs et la vaine flatterie.
Ne t'a-t-on pas habitué à cela: recevoir, avec simplicité et avec grâce, une approbation légitime, ou des félicitations authentiques, non travesties, ni calculées?
Comprends bien, Franck, que je me moque expressément de capter à tout prix ton attention, surtout par des manœuvres d'une rhétorique grossière. Je t'ai simplement écrit ce que je pensais de toi dans le cadre, notamment, de nos discussions. Et tu n'as nullement besoin de te retenir pour ne pas tomber dans de supposés rets qui auraient été perfidement posés, on ne sait dans quel but, par moi-même.
Tu me parles de vérités scientifiques, établies dans le marbre...Mais puis-je me permettre de te rappeler que la démarche scientifique, récemment et avantageusement remplacée par des techniques avariées prônées par des commerçants, eux-mêmes prestement devenus des savants auprès du doux public contemporain, postulait d'avancer lentement, précautionneusement, en doutant, en posant des hypothèses et en les vérifiant scrupuleusement? Les scientifiques ne comptaient aucunement leur temps, ne ménageaient ni leur peine ni leur labeur, conditions indispensables pour établir des vérités, parfois éphémères. Ils refusaient obstinément de courir, follement, annoncer prématurément leurs découvertes, et les applications probables en découlant, comme le font, par exemple, tous ces charitables sauveurs de l'humanité, adeptes de la seringue alerte.
Tu as l'audace humoristique de me parler de la platitude de la Terre. Je te rétorque que la platitude a envahi le monde en l'espace de quelques décennies, et règne en maître. Quant à Trump, les fraudes massives ont d'abord été contestées, et ce hystériquement, par les médias "officiels", tous sous contrôle (que tu le veuilles ou non: renseigne-toi, mais pas auprès d'eux, naturellement). Ces mêmes médias ont été les premiers à proclamer, de toute la vitesse de leurs petites jambes, l'élection de l'ectoplasme en chef, dont nous attendons, avec une impatience légitime, les exploits glorieux, qui ne sauraient tarder, et que l'Histoire ne manquera pas de graver, précisément, dans le marbre. Ce n'est qu'ensuite que politiciens douteux et guignols divers, enhardis par l'aplomb des menteurs professionnels précités, ont embouché les trompettes de la Victoire.
Je vais, toutefois, te citer (à nouveau, s'agissant de quelques-unes), ces assertions, mon cher Franck, qui nous viennent, entre autres, de Feuerbach et de Marx, mais aussi de Nietzsche et de Debord: pas exactement des adorateurs de l'irrationnel, de l'insolite ou de l'extravagant. Voici: "Le monde est à l'envers". "Le monde va sur la tête". "L'époque préfère l'image à la réalité". "Tout ce qui est énoncé est inversé". "Le faux est un moment du vrai"...
Les surprises hénaurmes, au sens de Jarry, et de Ionesco, et, plus gravement, au sens d'Orwell et de Kafka, ne vont plus tarder à tomber sur la tête du digne citoyen planétaire, qui s'écriera, à l'instar d'Ubu: Merdre alors! Si j'avais pu imaginer cela!...
Des prérequis, écris-tu? Oui, et une sémantique non trafiquée par ces admirables apprentis-sorciers; ce sont les mêmes qui planifient cette société merveilleusement nouvelle, où l'humain sera remplacé par des choses (souviens-toi de la réification marxiste), moins problématiques à gérer. Considère, je te prie, les Schwab, les Laurent Alexandre, et autres humanoïdes aux visées enchanteresses, se rêvant les maîtres d'un monde enfin libéré de l'Homme. Écoute-les, ils ne se cachent présentement plus, et avancent, contrairement à cette pauvre humanité, enfin démasqués. Un exemple de ces tours de passe-passe vulgaires que je ne cesse de pointer, imperturbablement, depuis mai 2020, (oui, cela exige une bonne dose de patience)? La définition de la pandémie a été placidement changée par l'OMS, il y a quelques années: jusqu'aux années 2000, et ce depuis Pasteur, une pandémie touchait plusieurs continents, ou la planète entière, et engendrait un fort taux de mortalité. Dès 2009, est réputée pandémie, une épidémie qui n'a magiquement plus besoin d'afficher un taux de mortalité élevé (je rappelle ici le taux officiel: 0,03% de décès parmi la population touchée). Mais, tout comme à propos d'autres effets de prestidigitation dont l'époque a le secret, on a beau marteler les faits, les chiffres, les évidences, cela n'entre pas dans le cortex cérébral d'un certain nombre, impressionnant, de nos contemporains. La voilà la miraculeuse irrationalité qui fait tant d'usage. La voici, la saisissante sorcellerie qui, les moyens de communication de masse aidant, devient la Vérité Intangible, la "Science" Inattaquable: bref, la Technoscience, devenue prestement Religion Mondiale.
Newton, Einstein, et Darwin, lui aussi, se retournent dans leurs tombes...
Pour finir, Franck, puis-je te préciser que si, t'étant minutieusement et sérieusement informé, ayant posément réfléchi à tout cela, à toutes ces absurdités positivement intenables, tu n'es pas quelque peu ébranlé par ces flagrantes évidences, alors je crois que nous n'avons, et, crois-moi, je le déplore, plus rien à nous dire de décisif dans l'ordre de la réflexion.
Toujours amicalement...
Serge
Ps: Comme à l'accoutumée, tu peux faire lire ce texte à Pascale.
Ps bis: Puisque tu évoques une forme d'agressivité de ma part, et un certain ton tranchant, voire péremptoire, je pense que l'époque n'est plus aux questionnements oiseux, quand on est face à des problèmes aussi urgents, et aussi impérieux. Échanger des "opinions" abstraites, sur la réalité de tel ou tel phénomène qui crève les yeux, me paraît hors de saison. Je rappelle que l'on a embrigadé presque toute une planète, qui a obéi comme un seul homme, en imposant des diktats dangereusement absurdes.
Enfin, je ne crois pas t'avoir particulièrement étrillé, j'ai simplement posé des questions extrêmement préoccupantes, en un temps où la plupart des gens préfèrent regarder ailleurs.
Ps ter: Le Porge, autour d'une bonne bouteille: oui, si nos vénérés "maîtres" daignent nous octroyer, un jour, ce privilège exorbitant...